Les enfants ont un droit à l’éducation. Tous les enfants. Néanmoins, pour ceux qui souffrent d’un handicap, ce droit est régulièrement bafoué en France. Faute de personnels accompagnants, ils sont nombreux à devoir rater des heures de cours, voire des journées entières. Certaines familles ont la force de mener la bataille et obtiennent gain de cause, d’autres sont obligées de faire de grands sacrifices.

L’accueil des enfants en situation de handicap à l’école est trop souvent bricolé et les modalités de leur scolarisation sont encore inadaptées

Déjà en septembre, la Défenseure des droits alertait sur l’accès à l’éducation des enfants en situation de handicap. Elle lançait alors “Je regrette que l’accueil des enfants en situation de handicap à l’école soit trop souvent bricolé et que les modalités de leur scolarisation soient encore inadaptées.” Nous voici au tournant du troisième trimestre et des situations personnelles ne sont toujours pas réglées. 

Le Conseil de l’Europe aura eu beau pointer en avril le manque de « politique cohérente et coordonnée en matière de handicap » en France, les constats sont connus. Face à l’inaction de l’Etat et le sous investissement chronique dans les fonctions d’accompagnement des élèves (la plupart sont à mi-temps forcé et sont rémunérés en dessous du seuil de pauvreté), la voie judiciaire est souvent le seul recours pour les parents qui veulent faire respecter le droit de leur enfant.

Ciblage

Il est malheureux que les familles soient obligées d’en arriver là mais devant un tel déficit d’accompagnants, de nombreux enfants n’ont pas droit à l’aide qui leur a été prescrite par un médecin. Pour les familles, s’engage alors un long périple jonché de conversations avec les administrations compétentes, de mises en demeure et de recours. 

Et même lorsque ces recours sont examinés, les réponses sont rarement à la hauteur tant le manque d’effectif est criant. À une habitante de ma conscription, l’Académie en mal d’accompagnant, a proposé que la présence de la personne qualifiée aux côtés de son fils serait « ciblée sur les moments d’apprentissage les plus importants ». Chacun appréciera de savoir que certains apprentissages à l’école sont moins importants que d’autres. La liste est tenue secrète. 

Interrogé sur ces questions à maintes reprises, et par moi-même lors d’une question au gouvernement, le gouvernement n’apporte aucune réponse à la hauteur des enjeux. La NUPES avait proposé de titulariser les accompagnants au sein de la fonction publique mais cette possibilité a été balayée par le gouvernement. Notre combat pour le droit des enfants et pour une école réellement inclusive continue et nous ne lâcherons rien !