Au moins un enfant décède tous les cinq jours à la suite des mauvais traitements infligés par un proche. Pour faire la lumière sur ces violences, j’ai demandé à la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) de produire un avis sur les morts violentes d’enfants. J’ai accueilli les rapporteures de l’avis et des experts de l’enfance à l’Assemblée nationale pour un colloque intitulé « Morts violentes d’enfants : passer du « fait divers » au fait social ». Lors de cet évènement,  le président de la CNCDH m’a officiellement remis cet avis.

En tant que membre de la délégation aux droits des enfants, j’ai sollicité la CNCDH dès le début de l’année 2023 pour qu’elle travaille à la compréhension du phénomène des morts violentes d’enfants et formule des préconisations pour lutter contre les infanticides.

Pendant près d’un an, la CNCDH a conduit des auditions et mené une recherche statistique pour accroître notre connaissance sur les infanticides, trop souvent traités comme des faits divers. Les données récoltées par la CNCDH montrent qu’il y a au moins un enfant tué par ses parents tous les 5 jours en France. Ce chiffre noir des infanticides est, selon la CNCDH, sous-estimé. Le manque de données est problématique pour comprendre l’ampleur du phénomène et donc le combattre efficacement.

La CNCDH recommande donc de doter l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) de moyens afin de recenser annuellement les statistiques du nombre d’enfants victimes de violences et de morts violentes et d’en assurer la publication.

Identifier ces morts n’est pas suffisant et la CNCDH a rappelé que la survenance de la mort est le plus souvent l’étape ultime d’une chaîne de violences à laquelle l’enfant a été exposé. Pour les éviter, il faut agir dans le cercle familial mais aussi auprès des professionnels qui sont en contact avec les familles ou avec les enfants.

Ces travaux ont été le point de départ du colloque que j’ai organisé à l’Assemblée en présence de nombreux experts de la protection de l’enfance. Je reste mobilisée pour que recommandations soient traduites en action concrètes.