Longtemps annoncée, la revalorisation des enseignants promise par Emmanuel Macron est déjà une déception. Versant dans le “travailler plus pour gagner plus” cher à Nicolas Sarkozy, le gouvernement ne semble pas prendre la mesure des besoins de revalorisation du métier d’enseignant. En 1980, un débutant gagnait 2,2 fois le SMIC, de nos jours, c’est seulement 1,2 fois le SMIC. Il reste du chemin à parcourir ! 

“Académie cherche prof de toute urgence” est un titre générique qui pourrait résumer les offres d’emplois de professeur contractuel qui fleurissent maintenant chaque année devant le manque d’effectif du corps professoral. Plusieurs milliers de postes sont non-pourvus chaque année après le concours ce qui mène à ces situations d’une grande complexité et oblige l’institution à devoir rassurer pour dire qu’il y aura bien “un prof devant chaque élève”. 

Cette politique des recrutements en urgence et du flux tendu est dûe au désinvestissement de l’Etat dans son école publique depuis de nombreuses années. Malheureusement, en 6 ans au pouvoir Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser cette tendance. 100 euros net par mois en plus ne suffiront pas à rattraper un tel déclassement organisé sur des décennies. D’autant qu’il y a un loup !

Macron propose (encore) aux Français de travailler plus pour gagner plus

Pactiser ?

L’augmentation promise aux professeurs était, le temps de la campagne présidentielle, de 10% sans conditions. Or, ces 10% se sont transformés en 100 euros net ce qui est déjà un recul important en pourcentage. Pour atteindre cette revalorisation, Macron propose (encore) aux Français de travailler plus pour gagner plus. 

Alors que les professeurs travaillent déjà 43 heures par semaine, le président leur propose d’en faire encore plus. Nouvelles tâches en dehors des cours, remplacement express d’un collègue absent, etc, … le “pacte” proposé par le gouvernement aux enseignants ressemble à s’y méprendre à des heures supplémentaires. Pas sûr que cela corresponde aux besoins et aux demandes de la communauté éducative. 

La discussion sur le prochain budget de l’Etat sera l’occasion de voir si le gouvernement ose vraiment investir dans la revalorisation des professeurs. Pour l’heure, le compte n’y est pas !